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Livret A : un cadeau de 0.25%

Publié le par Citoyen

Le taux du livret A est passé le 1er Août à 1.25%.

Certains parlaient d'un taux allant de 1% à 1.50%.

 

Le cadeau de 0.25% sur le taux du Livret A, c'est ce qu'a fait le Ministre de l'Economie et des Finances, Pierre Moscovici. Accompagné de Cécile Duflot, il a donc annoncé tout sourire que "la situation du pouvoir d'achat des ménages justifie que nous fixions un tel taux".

 

 

 

 

Dans le même temps, les banques reçoivent un cadeau provenant des dépôts des Livrets A, en effet, selon le site Boursier.com (Voir ICI) :

Alors que le ministère de l'Economie a annoncé vendredi qu'elles bénéficieraient de 30 milliards d'euros de la collecte d'épargne réglementée (Livret A, LDD) centralisée par la Caisse des Dépôts, 'Les Echos' croient savoir que les établissements pourraient finalement récupérer 50 milliards d'euros.

 

20 milliards d'euros en plus

"Selon nos informations, un bilan de cette mesure est prévu à l'automne. Si la production de crédits aux PME a repris d'ici là à un rythme dynamique, les établissements bancaires pourraient obtenir 20 milliards d'euros supplémentaires", peut-on lire dans les colonnes du quotidien. En contrepartie, les banques se sont engagées à baisser le tarif des commissions facturées à la Caisse des dépôts de 0,5% à 0,4%. Ces commissions sont appliquées sur les fonds issus de la collecte de ces livrets pour financer le logement social et rediriger vers la Caisse des dépôts.


Pour obtenir les faveurs de Bercy, les banques auraient fait part des nombreuses contraintes pesant sur elles et qui les empêchent de financer l'économie, soulignent 'Les Echos'.

 

 

On assiste donc à un peu glorieux marchandage sur fond d'épargne des français, de financement du logement social et de finance !

 

 

François Hollande, Président de la République, a également reçu fin juillet les dirigeants des principales banques françaises à l'Elysée. Là n'est pas le problème, si ce n'est que cette rencontre intervenait au lendemain de l'adoption de la réforme bancaire par le Parlement. A l'issue de la réunion, les banques ont obtenu 50 milliards d'euros provenant des dépôts inutilisés du Livret A.

 

 

Rappelons enfin que le 22 janvier 2012, le candidat Hollande lançait au Bourget : "si l’adversaire est la finance, alors, il faut l’affronter ! " et que "Maîtriser la finance commencera ici par le vote d’une loi sur les banques qui les obligera à séparer leurs activités de crédit par rapport aux opérations spéculatives".

Or, la loi bancaire adoptée le 18 juillet ne prévoit en rien une séparation, mais une simple "filialisation des activités".

 

 

 

 

Cette situation appelle plusieurs commentaires.

N'oublions pas tout d'abord que la crise est une réalité. Elle a été rendue possible par les dérives d'un système financier qui s'est éloigné du réel et les agissements d'individus peu scrupuleux.

Il faut donc, sinon changer le système, du moins le réguler sérieusement, ou le réorienter sur l'économie réelle.

Les jeux avec le Livret A sont lamentables et le signal ainsi envoyé aux français est catastrophique en la période actuelle. N'oublions pas qu'il s'agit du livret d'épargne préféré des français, y compris les plus modestes.

Certes, cela se fait au nom de la croissance, de la reprise, et du financement d'activités économiques probablement nécessaires mais la méthode choisie n'est en rien vertueuse et s'apparente à un marchandage.

 

 

 

Une émission politique s'intitule "Des paroles et des actes", on aimerait, justement, que paroles et actes coïncident.

Enfin, n'oublions pas Jean Jaurès qui disait : "Je n'ai jamais séparé la République des idées de justice sociale sans laquelle elle n'est qu'un mot".

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